jeudi 29 décembre 2011

Commune de Sô Ava : l'école malade de ses classes

L’éducation pour tous est un droit reconnu et garanti par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. L’Etat assure-t-il ce rôle régalien non sans quelques difficultés. Dans la commune de Sô-Ava, située dans le département de l’Atlantique par exemple, l’attention a été tirée sur le calvaire que vivent les différentes composantes du secteur de l’éducation, quelques jours avant la rentrée scolaire 2006-2007. Plus d’un mois après l’effectivité de la rentrée, le chef de la circonscription scolaire de Sô-Ava, Gabriel Dossou, fait l’état des lieux. « Les problèmes d’infrastructures se posent encore avec acuité dans la circonscription scolaire de Sô-Ava », avance Gabriel Dossou, qui, à quelques jours de la rentrée scolaire, a tiré la sonnette d’alarme face aux problèmes de la localité sur laquelle il a compétence. Selon ce responsable de l’éducation à la base, les villages de Hêni, Houèdo-Aguékon sont confrontés au manque de salles de classe avec comme conséquence, l’occupation des lieux de culte pour l’assurance du droit à l’éducation. Cette situation est bien évidemment la résultante des pluies diluviennes qui ont endommagé les toitures de ces écoles. Les écoles de Sô-Zounko, Dogbodji, Sô-Tchanhoué, Ganvié 1 A ont également vu les feuilles de tuiles des toitures emportées par les vents forts. « Une classe, un enseignant », un idéal Le manque criard de ressources humaines dans le secteur éducatif se fait ressentir dans la circonscription scolaire de Sô-Ava où le besoin en enseignants est estimé à 196 répartis en 50 agents permanents de l’Etat, en 46 contractuels et en 100 communautaires. Comme l’explique le chef de la circonscription scolaire, en ce qui concerne les enseignants communautaires, quelques recrutements ont été effectués par certaines écoles pour combler les vides existants. L’hésitation, quant à la possibilité de payer ces enseignants par les écoles elles-mêmes, accentue la réticence chez d’autres chefs d’établissements qui tardent à recruter des enseignants communautaires malgré l’ordre donné par le chef de la circonscription. Venus de la direction de la prospective et de la programmation du ministère des enseignements primaire et secondaire, des cadres ont constaté de visu la situation qui prévaut dans la commune de Sô-Ava. Mais jusque-là, il semble que leurs promesses sont restées lettres mortes, ce qui exaspère un peu les parents d’élèves de la commune qui appellent la ministre des enseignements primaire et secondaire à la rescousse. A en croire Gabriel Dossou, le chef de la circonscription scolaire de Sô-Ava, la direction de la protection civile que dirige le commissaire Alfred Sohou a volé au secours des écoliers de la commune en offrant des paquets de feuilles de tôles aux écoles dont les toitures ont été emportées par le vent. Pour l’instant, les jumelages sont la solution adoptée pour que le droit à la scolarisation ne soit pas discontinu dans la commune de Sô-Ava. Le chef de la circonscription scolaire, qui squatte lui-même un ancien local délabré du centre de santé de Sô-Ava, lance un appel aux autorités pour qu’elles prennent à cœur la situation qui prévaut dans sa circonscription. Zoom sur la circonscription scolaire de Sô-Ava Sô-Ava a été érigée en circonscription scolaire depuis l’année 2000, après avoir été longtemps rattachée à Abomey-Calavi. Cette circonscription scolaire est dirigée par un chef assisté de deux conseillers pédagogiques. Elle est constituée de 33 écoles primaires publiques, 12 écoles primaires privées, 2 écoles maternelles, 2 collèges et des collèges privés. Yves-Patrick LOKO (Publié en 2006)